Les INNTI augmentent-ils le risque de développer des résistances aux TAR?

La doravirine est un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) présentant un risque relativement faible de susciter le développement de mutations de pharmacorésistance aux INNTI.1
Conception de l’étude
Sur la période s’étendant de 2015 à 2019, 1960 séquençages issus de 1760 patients naïfs de TAR ainsi que de 200 patients ayant déjà suivi un traitement («treatment-experienced») ont été réalisés. Des informations génétiques sur les deux enzymes que sont (1) la transcriptase inverse et (2) la protéase ont été recueillies par PCR à partir d’échantillons de plasma. Ces données ont été comparées avec la base de données Stanford HIV Drug Resistance Database (http://hivdb.stanford.edu) afin de tirer des conclusions sur les mutations associées à la pharmacorésistance aux INNTI.1
Critère d’évaluation principal
Les auteurs de l’étude ont défini le critère d’évaluation principal suivant :1
- Prévalence de mutations associées à la résistance à la doravirine comparativement à d’autres INNTI (notamment éfavirenz, névirapine, étravirine, rilpivirine).
Conclusion
Chez les patients naïfs de doravirine comme chez ceux déjà traités par doravirine, une accumulation plus faible de mutations associées à une pharmacorésistance a été observée en comparaison avec d’autres INNTI.1
Cela présente de nombreux avantages :1
- Rapide instauration du traitement chez les personnes naïves de TAR
- Intéressant choix d’INNTI pour les patients sous TARa au long cours
Résultats
Prévalence de mutations associées à une pharmacorésistance (DRM)1
- IDes mutations associées à une pharmacorésistance (DRM) ont été globalement relevées chez 165 patients (8,42%). Chez 105 (5,97%) patients séropositifs au VIH naïfs de traitement et 60 (30,0%) ayant déjà suivi un traitement.
- 32 (1,62%) des personnes concernées faisaient partie du groupe sous doravirine.
- En particulier chez les patients naïfs de TAR, la doravirine est avantageuse : nombre réduit de patients porteurs de DRM (voir Figure 1).
- Chez les patients ayant déjà suivi un traitement, la fréquence de la résistance à la doravirine était de 9,5%. Au sein de ce groupe, des différences significatives ont été observées par rapport à l’éfavirenz (25,5%; p < 0,0001) et à la névirapine (26,0%; p < 0,0001) (voir Figure 1).

Abréviations
TAR(a) : traitement antirétroviral (associé), DRM: mutation associée à une pharmacorésistance (Drug Resistance Mutation); INNTI: inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse; PCR: amplification en chaîne par polymérase.
Référence
- Scheibe, K. et al. Low prevalence of doravirine-associated resistance mutations among polish human immunodeficiency-1 (HIV-1) –infected patients. Antiviral Therapy 26, 69–78 (2021).
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